Chronique d'une déchéance annoncée ou L'attaque des oestrogènes mutants.
Ca m'apprendra. Je pensais pouvoir faire face à cette puissance occulte. Pensant en manquer férocement, je me suis même amusée à forcer un peu le destin à grand renfort de fraises Tagada, de blog outrageusement rose, et de crème hydratante aux liposomes bienfaiteurs. C'était décidé, j'allais devenir aussi douce et fraîche qu'un rouleau de Moltonel triple épaisseur senteur lavande. Rappelez-vous, c'était le 19/02/06 (à l'époque où j'écrivais encore de vrais posts).
Et vous, vous n'avez rien dit, vous m'avez laissée faire.
Je vous annonce donc officiellement aujourd'hui que vous vous êtes tout simplement rendus complices de ma perte. Rien que ça. Honte sur vous. Oui, parce que la Fille™ qui sommeillait tranquillement en moi à pris dernièrement une ampleur insoupçonnée auparavant. La Pouf au bois dormant s'est bel(le) et bien réveillée, et du bon pied en plus, la salope...
J'en rajoute, vous trouvez? Et bien, jugez par vous-même:
- "Madeleine Wallace, j'écoute?": les premiers signes avant-coureurs en avaient déroutés plus d'un, et moi la première. C'était il y a 6 ans, "Dancer In The Dark" , Lindô, la cinémato-sensible surnommée "les chutes du Niagara" ne verra pas la fin du dit film et pour cause, elle était trop occupée à être le témoin d'une scène bien plus anthologique: un ruisseau de larmes et de morve sur mon visage bouffi. (la morve c'était peut-être de trop, désolée). Ce fut le choc. 6 ans plus tard, je réitère l'exploit...je flippe.
- anthropologue pour ménagères de moins de 50 ans: il y a quelques mois, je découvrai "Desperate Housewifes" et je kiffai. J'entrai dans l'engrenage infernal d'une série télé pour et avec des femmes...je flippe.
- "tu crois au coup de foudre? -euh...ui. - NAÏVE!"*: le printemps dernier je suis tombée gravement malade: ue féminite aïgue. Un truc de fou. De la fièvre, une agitation intempestive...la température faisait que , parfois, j'entrais dans des crises de délirium effrayantes qui me faisaient dire des choses sans queue ni tête, des énormités aberrantes sous les yeux effrayés de mes amis. Une amie me confiera même plus tard qu'un jour de crise grave, en pleine convulsions, je lui ai même sorti que "MMMh, mais Lui c'est différent" ...vous voyez l'ampleur du truc. Le système immunitaire bien en vrac, machine. Heureusement, j'ai aujourd'hui le bonheur de vous annoncer que suis complètement guérie (y a des méthodes choc qui loupent pas). Mais suis-je à l'abri d'une rechute?????...je flippe.
- j'ai un CAP "Troubles Alimentaires Compulsifs" Options Nutella et Hoummous à la louche: à la sortie de cette maladie, ma convalescence s'est soldée par 5 kilos supplémentaires sur la balance. J'avais le choix entre la dépression kleenex-bouyguestel-téléfilms M6 (j'ai jamais été vraiment douée à ce jeu là) ou continuer à bien me marrer mais en bouffant toute la journée comme un veau. J'ai choisi l'option la plus drôle, vous me comprendrez. Et c'est vrai que je me suis bien marrée! Mais faudrait pas que ça arrive à chaque fois non plus, hein?....je flippe.
- "ho! la belle fontaine!" PLOUF. : l'étape qui a suivi en toute logique féminine cet épisode se résume à un duel pervers avec toute surface réfléchissante se trouvant sur mon chemin. Il y a quelques mois, je couinais un pathétique "chui groooooosse", et aujourd'hui j'ai bien vu, je me suis retournée 4 fois pour mater mon cul dans le miroir. Si CA c'est pas un signe!...je flippe.
- "Geneviève, regarde comme j'ai fait des progrès": hier, j'ai sorti les poubelles en escarpins...je flippe.
- "j'te promets, il est troooooooooooop beau! LOL": j'avais savamment échappé à Brad, Tom, Collin et autres Kévins à peau mate et huileuse. Déjà petite je torturais la plastique supposée parfaite de Ken. Ken m'ennuyait. Et les Kens m'emmerdent toujours profondément. Le plastique lisse m'emmerde, j'y peux rien. Le pectoral saillant, le regard fougueux et la machoire proéminente du Mâle dans toute sa spendeur aussi. Je m'en sortais plutôt bien...alors POURQUOI? Pourquoi mon cerveau, l'ingrat, n'a pu resté stoïque, comme à son habitude, face à 2 Big Jims en puissance nommés Wentworth Miller et Jesse Metcalfe? Il y a quelques mois, je découvrai donc "Desperate Housewives" ainsi que "Prison Break" et c'est à cette occasion que tout à dérapé. Un pauv' jardinier s'occupe activement de la pelouse d'une pétasse, le pseudo frangin d'un condamné à mort batifole dans les canalisations d'une prison et tout ce que mon corps (en sueur) peut articuler (soupirer) est un inaudible: "ouhla..." ....je flippe.
- "toi, t'es plutôt rétinol actif ou Mexoryl SX? - Moi? Q10, c'est clair...trop." : Il y a quelques années encore ma trousse de toilette se composait d'un shampoing, d'un gel douche et d'un pot de crème Nivéa. Je me rappelle, c'était au mois de février, j'ai vu sa tronche se décomposer à la vue de mon attirail. "J'aurais jamais cru ça d'toi" m'a-t-il balancé en se marrant comme une baleine....Ho ho, j'ai rigolé aussi parce que bon, on ne passe pas à côté d'une bonne tranche de rigolade, impunément, comme ça, hein...et puis j'ai scruté tout ça argneusement: quand est-ce que m'est venue l'idée de faire l'acquisition d'un spray hydratant pour les cheveux-qui-sent-bon-le-coquelicot, d'un soin déstressant-lissant pour le visage, d'une crème réparatrice pour les mains, d'un camaieu rouge de 8 vernis à ongles durcisseurs, d'un après-shampoing nourrissant, d'un allongeur de cils aux céramides, HUH? Et je ne parle pas de la dizaine de baumes pour les lèvres planqués un peu partout (oui, bon, ça par contre c'est un TOC, j'y peux rien) Mes pires dérapages ces derniers temps auront été un autobronzant et...une crème de nuit. UNE CREME DE NUIT! DE L'AUTOBRONZANT! P'tain chui dans la merde...si ça continue c'est plus d'une trousse de toillette dont je vais avoir besoin, mais d'une cantine militaire....je flippe.
- "every niiiight in my dreaaaams lalala...chui trop love ce soir mdr": autre grand moment de doute affreux et de profonde solitude. L'autre jour, je l'ai vu de mes yeux vu, le 3ème poil à droite en partant du coude de mon bras droit s'est mis au garde-à-vous autour de la minute 20 de ça. Je ne sais même pas quel chemin tortueux et diabolique du net j'ai bien pu empreinter pour arriver jusque là-bas... Bon, je crois que j'ai partagé le fond du fond avec vous. Ca et ma nouvelle passion pour les fautes d'orthographe et je pense que je peux ouvrir mon skyblog...je flippe.
Et je vous raconte tout ça en buvant un pisse-mémé. Oui, voilà, c'est dit. Et j'adore ça. Et j'en bois des litres. C'est d'ailleurs pour ça que maintenant je passe 1/3 de mes journées aux chiottes. Ayé, on en est sûr là, je suis une vraie PISSEUSE. (cet enfoiré de troll avait raison)
Là, comme je suis une Fille™, c'est hystérique que je lance un rageux "AAARRGH!" en explosant le vase Ikéa sur le parquet (que je n'ai pas poncé afin de ne pas ruiner ma "french") et que je tourne les talons (Manolo Blahnik à 500$) en claquant sauvagement la porte. Sans oublier de m'enfiler un pot familial de Nutella en matant "Dirty Dancing" et de pulvériser mon forfait en chouinant avec ma "meilleure cop'" à cause que la vie elle est tellement trop dure... On ne va pas se laisser abattre tout de même, quand on tient un cliché on le lâche pas, il pourrait se barrer, le con (c'est Alexia Laroche-Joubert qui m'a appris ça).
Vous ne me croyez toujours pas? Bon, bah, passez donc voir mon prochain post, ça va être festival...
* "Jeux d'enfants" de Yann Samuell.
"Charlotte: Do you have another?
Carrie: Ladies, I am not Tampax central. Put on list: buy tampons.
Charlotte: Well, I have them at home but they won't fit in my Kate Spade purse.
Miranda: Wow—Kate must have a tiny vagina..."
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